Aujourd’hui, je vous présente un roman qui va vous mettre le sourire aux lèvres en cette période bien morose et par ce temps particulièrement pluvieux. Il est paru aux éditions Ramsay le 15 septembre dernier.
Et puis un jour on s’en fout et ça fait du bien, Virginie Sarah-Lou

A bientôt 40 ans, Mathilde fait le style de job routinier qu’elle voulait absolument éviter lorsqu’elle était ado : être enfermée dans un bureau à rédiger des courriers, répondre à des mails et au téléphone. Elle, la hippie un peu rebelle qui s’imaginait une vie faite de voyages tous plus exotiques les uns que les autres n’en a jamais effectué un seul. Comme ses collègues dont Chantal, une commère médisante, ses seuls objectifs quotidiens sont les pauses à chaque heure et partir le plus rapidement possible en fin de journée. Côté cœur, c’est le néant entre Frank, son amant depuis deux ans, qu’elle ne supporte plus et le père de ses enfants qui l’aime toujours mais pour lequel elle n’a plus de sentiment. Les seules véritables lumières de sa vie sont le blog de voyage participatif qu’elle a créé quelques années plus tôt et qui lui permet de vivre ses rêves derrière son écran ainsi que ses deux enfants dont elle a la garde une semaine sur deux. Mais les deux ados ne sont pas dupes, ils ne suffisent pas à rendre leur mère heureuse. Mathilde commence à se rendre à l’évidence qu’elle est passée à côté de ses rêves de jeunesse, qu’il est trop tard pour y remédier et que l’homme idéal n’existe sans doute pas. Jusqu’au jour où elle trouve le message d’un inconnu sur son blog…
« Je dirige mon regard vers l’horloge du bureau. 9h45. C’est-à-dire que la précédente a été à 8h45. Oui, ici, on arrive et on commence par une pause, c’est un principe de précaution. Il ne faudrait pas risquer une torsion du cerveau si on ne l’a pas chauffé pour démarrer la journée. Et si on parvient à en faire une par heure, c’est encore mieux. Avantage : pas de stress au travail. Inconvénient : pas de stress au travail. Ben oui, ça marcha dans les deux sens. »
Virginie Sarah-Lou nous offre ici un roman feel-good efficace qui met le sourire aux lèvres grâce à des pages qui mêlent habilement humour et émotions. Côté intrigue, on va être clair, rien de neuf sous le soleil. Une trentenaire n’est pas heureuse dans sa vie et regrette d’être passée à côté de ses rêves. Un inconnu débarque subitement et va entraîner des changements dans sa morne existence. Mais je dois bien avouer que même en connaissant chacune des ficelles, même en s’attendant à chacun des rebondissements, j’ai pris du plaisir à lire ce roman, surtout dans l’ambiance morose actuelle. La lectrice – parce que les femmes sont le principal lectorat ciblé – s’identifie aisément à la narratrice qui occupe un emploi basique, qui a un physique banal et mène des activités ordinaires. On est loin de la superwoman, c’est rassurant et c’est pour cela que ça fonctionne. Côté style, les critères du genre sont respectés avec des chapitres ultra-courts qui se terminent souvent par une accroche qui donne envie d’enchaîner tout de suite avec le suivant. Au début, nous avons seulement le point de vue de la narratrice. Celui-ci alternera peu à peu avec celui de l’inconnu puis avec ceux de personnages plus secondaires. Enfin, les « leçons » à tirer sont elles aussi bien connues : lâcher prise, vivre ses rêves, ne pas toujours faire ce que les autres semblent attendre de nous, ne jamais juger trop vite les gens avant de les connaître réellement. Pour conclure, voilà un roman bien ficelé qui permet de passer un bon moment. Idéal pour se remonter le moral par temps pluvieux !