Je n’ai pu résister très longtemps à l’envie de me replonger dans les aventures de l’apprenti épouvanteur...
Le Secret de l’Epouvanteur – tome III, Joseph Delaney
L’hiver arrive dans la Comté et John Gregory, le célèbre épouvanteur, et son apprenti, le jeune Tom Ward, doivent quitter le doux foyer de Chipenden pour se rendre à Anglezarke. Tom n’est pas ravi à cette idée, d’autant que son maître refuse que son amie Alice, une sorcière, les accompagne. La fillette – à son grand désespoir – devra vivre chez des fermiers. Juste avant le départ, un mystérieux personnage apporte une lettre de menaces à l’épouvanteur, lui demandant de lui rendre ce qui lui appartient…
Le trajet va se révéler éprouvant, non seulement à cause du froid mais aussi parce que Tom profite du voyage pour rendre visite à sa famille. Là, sa mère lui apprend que les jours de son père sont comptés. C’est le moral en berne que notre jeune héros arrive dans la sinistre demeure d’Anglezarke qui renferme dans son sous-sol sorcières et gobelins mais aussi la belle et mystérieuse Meg…
J’ai bien aimé ce troisième opus dans lequel l’auteur creuse davantage la psychologie des personnages et qui parvient vraiment à instaurer un climat très sombre. Tom va être en proie à un cruel dilemme. Il devra choisir entre trahir la confiance de son maître et venir en aide à son père. Ce roman nous permet aussi de plonger davantage dans le passé trouble de John Gregory. Je pense que les adolescents apprécieront le caractère ambigu des personnages principaux. Bien sûr, les « gentils » finiront par vaincre les forces du mal. Mais on comprendra qu’ils ont eux aussi leurs failles et que tout le monde peut se laisser attirer par le côté obscur à un moment ou un autre de sa vie sans pour autant devenir quelqu’un de mauvais. Tout n’est donc pas manichéen ici, les personnages vont tour à tour douter les uns des autres. Il leur faudra donc faire preuve d’une grande force, non seulement pour entraver gobelins et autres créatures des ténèbres, mais surtout pour vaincre leurs propres démons. De la bonne littérature jeunesse ! Vraiment !