Bonjour à tous ! Je reprends le blog pour une toute dernière chronique côté adultes. Je continuerai à partager mes lectures de façon plus ponctuelle sur Instagram (@le_petit_monde_de_naurile) car je n’ai clairement plus le temps de rédiger de longs articles. Mais j’avais promis à cet auteur qui m’avait fait la gentillesse de m’envoyer son dernier opus d’écrire un petit mot ici alors comme je suis une fille qui tient ses promesses et comme l’idée de savoir qu’un écrivain va se balader à poil dans les rues de Montargis une fois cet article en ligne m’amuse, voilà, je m’exécute. Je suis très heureuse de vous présenter ce rocambolesque roman noir paru en octobre dernier aux éditions Ramsay. Pour info, j’avais déjà encensé Commedia Nostra du même auteur ici.
Venenum, Sylvain Gillet
Abel Diaz et ses acolytes jazzmen embarquent pour une croisière rémunérée afin de divertir des vendeurs médicaux en séminaire de motivation. Pas la consécration pour nos musicos mais une façon comme une autre de se remplir un peu les poches. La transatlantique aurait pu se dérouler de façon pas trop désagréable pour le groupe mais c’était sans compter la mort soudaine d’Orville Montgomery, un des compagnons d’Abel. Ce dernier, accompagné de sa fidèle Linda, une guitare à la langue bien pendue, certain que son ami n’est pas mort naturellement, décide de mener l’enquête. En France, le commissaire Amadeo mène l’enquête sur une série de meurtres de prostituées du côté de Bourges. Quel est le rapport ? Ben faudra lire le bouquin les cocos !
« L’œil ultra-perfectionné d’Abel Diaz lui permet d’estimer la proportion féminine des VM à soixante-deux pour cent. Peut-être soixante-trois, faut voir. La moyenne d’âge des médecins visités n’étant pas des plus basses, celle des VM correspond. Inutile de mettre en face du jeunot à la crédibilité vacillante. La plupart dépasse donc la quarantaine. Et cette même plupart, qu’elle soit féminine ou masculine, est dotée d’un physique plutôt avenant. Logique. On n’est pas des représentants, mais on représente quand même. On ne va pas imposer des Quasimodo à des médecins qui n’ont rien demandé. / D’un point de vue global et surtout diazesque, la fesse est donc jugée ferme. Du beau physique pour émoustiller monsieur le Docteur et des dents blanches pour rire à ses blagues. La petite population commerciale envahit bientôt les couloirs du navire. Bien qu’habitués à être choyés lors des séminaires, les VM gentlemen ou women – libre à chacun d’inclusiver comme il l’entend – sont impressionnés par le luxe de l’embarcation. »
Plus qu’heureuse de retrouver le style bien à lui de Sylvain Gillet que j’avais découvert il y a quelques mois avec Commedia nostra. J’étais d’ailleurs contente de retrouver certains protagonistes en personnages secondaires ici. De l’humour en veux-tu en voilà, de la satire, du graveleux assumé mais surtout une incroyable richesse stylistique et culturelle. Côté intrigue, c’est extrêmement bien pensé. L’auteur parvient à réunir tous les fils avec brio et à maintenir le suspens jusqu’à la fin. On ne s’ennuie pas une seconde ! Franchement, ça mériterait d’être adapté au cinéma, ça me fait tellement penser à du Audiard ! Un très gros coup de cœur pour cette histoire de vengeances assez capillotractée. Si vous voulez passer un bon moment de lecture à la fois drôle et intelligent, n’hésitez pas ! (promis, l’auteur ne m’a pas payée pour dire ça !)