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La croisière ça use

Bonjour à tous ! Je reprends le blog pour une toute dernière chronique côté adultes. Je continuerai à partager mes lectures de façon plus ponctuelle sur Instagram (@le_petit_monde_de_naurile) car je n’ai clairement plus le temps de rédiger de longs articles. Mais j’avais promis à cet auteur qui m’avait fait la gentillesse de m’envoyer son dernier opus d’écrire un petit mot ici alors comme je suis une fille qui tient ses promesses et comme l’idée de savoir qu’un écrivain va se balader à poil dans les rues de Montargis une fois cet article en ligne m’amuse, voilà, je m’exécute. Je suis très heureuse de vous présenter ce rocambolesque roman noir paru en octobre dernier aux éditions Ramsay. Pour info, j’avais déjà encensé Commedia Nostra du même auteur ici.

Venenum, Sylvain Gillet

Abel Diaz et ses acolytes jazzmen embarquent pour une croisière rémunérée afin de divertir des vendeurs médicaux en séminaire de motivation. Pas la consécration pour nos musicos mais une façon comme une autre de se remplir un peu les poches. La transatlantique aurait pu se dérouler de façon pas trop désagréable pour le groupe mais c’était sans compter la mort soudaine d’Orville Montgomery, un des compagnons d’Abel. Ce dernier, accompagné de sa fidèle Linda, une guitare à la langue bien pendue, certain que son ami n’est pas mort naturellement, décide de mener l’enquête. En France, le commissaire Amadeo mène l’enquête sur une série de meurtres de prostituées du côté de Bourges. Quel est le rapport ? Ben faudra lire le bouquin les cocos !

« L’œil ultra-perfectionné d’Abel Diaz lui permet d’estimer la proportion féminine des VM à soixante-deux pour cent. Peut-être soixante-trois, faut voir. La moyenne d’âge des médecins visités n’étant pas des plus basses, celle des VM correspond. Inutile de mettre en face du jeunot à la crédibilité vacillante. La plupart dépasse donc la quarantaine. Et cette même plupart, qu’elle soit féminine ou masculine, est dotée d’un physique plutôt avenant. Logique. On n’est pas des représentants, mais on représente quand même. On ne va pas imposer des Quasimodo à des médecins qui n’ont rien demandé. / D’un point de vue global et surtout diazesque, la fesse est donc jugée ferme. Du beau physique pour émoustiller monsieur le Docteur et des dents blanches pour rire à ses blagues. La petite population commerciale envahit bientôt les couloirs du navire. Bien qu’habitués à être choyés lors des séminaires, les VM gentlemen ou women – libre à chacun d’inclusiver comme il l’entend – sont impressionnés par le luxe de l’embarcation. »

Plus qu’heureuse de retrouver le style bien à lui de Sylvain Gillet que j’avais découvert il y a quelques mois avec Commedia nostra. J’étais d’ailleurs contente de retrouver certains protagonistes en personnages secondaires ici. De l’humour en veux-tu en voilà, de la satire, du graveleux assumé mais surtout une incroyable richesse stylistique et culturelle. Côté intrigue, c’est extrêmement bien pensé. L’auteur parvient à réunir tous les fils avec brio et à maintenir le suspens jusqu’à la fin. On ne s’ennuie pas une seconde ! Franchement, ça mériterait d’être adapté au cinéma, ça me fait tellement penser à du Audiard ! Un très gros coup de cœur pour cette histoire de vengeances assez capillotractée. Si vous voulez passer un bon moment de lecture à la fois drôle et intelligent, n’hésitez pas ! (promis, l’auteur ne m’a pas payée pour dire ça !)

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Naissance

Bonjour ! Je reprends les articles pour les adultes avec un excellent thriller psychologique paru chez Eyrolles.

On noie bien les petits chats, Françoise Guérin

Betty doit bientôt accoucher. Son mari est absent. Elle le sent, les contractions se font de plus en plus douloureuses et intenses. Mais quand elle se rend à la maternité, une sage-femme acariâtre la renvoie chez elle en lui disant que ce n’est pas encore le moment. Elle retourne tant bien que mal à son appartement. Quand elle reprendra connaissance à la maternité, elle découvrira avec horreur que quelqu’un se faisant passer pour son mari a baptisé son fils Noé. Elle tente, en vain, de convaincre le personnel médical qu’il s’agit d’un imposteur et que cet homme lui veut manifestement du mal. Malheureusement, les soignants la pensent folle… Elle est bientôt transférée dans l’unité psychiatrique mère-enfant de l’hôpital sans trop comprendre ce qu’elle fait là. Mais entourée des soignants et des autres patientes elle finira par rencontrer son bébé, percer le mystère de son prénom et laissera avec lui les digues mises en place par son esprit pour se protéger des traumas de son enfance voler en éclat…

Noé. Enigme de ce prénom qu’un autre a choisi à ta place et qui fait vibrer ton être au-delà du raisonnable. Trois lettres maléfiques et bouleversantes./ Gravées dans ta chair par une main inconnue./ Familiarité insensée de ce prénom, hors de toute référence./ Tu ne connais pas de Noé, tu n’en as jamais connu, tu ne veux pas en connaître !/ Violence de la douleur qui te lamine sans raison./ Mélange d’horreur et de peur dont la cause te reste étrangère./ Que ça s’arrête./ Que ça se taise./ Que ça disparaisse à jamais./ Et qu’on te laisse tranquille dans ta sage ignorance.

J’ai tout simplement adoré ce roman qui a su me captiver dès les premières lignes. Françoise Guérin – psychologue clinicienne spécialiste dans le lien mère-enfant – décrit à la perfection tous les sentiments qui peuvent se mêler suite à un accouchement et parvient à instaurer un climat de tension très efficace à tel point que l’on peine à lâcher le livre. La psychologie du personnage principal est très étayée et vraiment très réaliste. Tout est fait pour douter de sa santé mentale, de ce qui est réel tant les événements semblent impossibles et elle-même finit par douter de ce qui lui arrive. La narration à la deuxième personne du singulier accentue la mise à distance que Betty met entre elle et ses émotions, entre elle et ce bébé sortit d’elle, nommé par un autre terrifiant. Le cadre de l’unité psychiatrique créé un huis-clos qui accroît la sensation d’oppression propice à une atmosphère angoissante. Enorme coup de cœur pour ce thriller psychologique passionnant, d’une grande intelligence et d’une qualité d’écriture remarquable qui offre une réflexion profonde sur la maternité.

« Un temps. Infini. Le bébé entre tes cuisses, immobile, silencieux. Irréel./ Tu le contemples, incrédule. Tu n’as pas le réflexe de le prendre contre toi. Tes bras ne t’obéissent plus./ Froid. Tu as froid. Tu te vides par la béance de ce corps transpercé.// C’est fini. Tout est fini. Le bébé mort. Camille qui ne répond pas. Et toi que la vie déserte en vagues sanglantes. Une seule pensée, déroutante : avec tout ce sang sur le parquet, tu peux dire adieu à la caution de l’appartement. »

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Meurtres dans le Morvan

Bonjour ! Aujourd’hui, je vous présente un thriller qui a pour toile de fond la Bourgogne profonde.

Les ténèbres d’Orcus, K. Bellatrix

Sylvain Chevrillon n’est pas à la fête. Le gendarme de la section de recherche de Dijon a été dépêché sur une affaire de meurtre à Rillon-en-Montagne, un village perdu du Morvan. Un homme a été retrouvé décapité et vidé de ses entrailles. Voilà qui est peu commun. Pour couronner le tout, l’enquêteur ne se sent pas du tout à l’aise sur les lieux du crime. Il déteste la campagne, les villageois qui scrutent chaque faits et gestes de leurs voisins mais qui refusent de dévoiler la moindre information. Et puis il ne sent pas du tout l’équipe de chasseurs, des types qu’il considère comme des arriérés fous furieux, armés qui plus est. Pour lui, c’est clair, le coupable est là, sous son nez. Mais vu que tout le monde considère l’agent comme un étranger, il n’est pas prêt de recueillir de confidences. Chevrillon devra donc s’appuyer sur son collègue, l’adjudant-chef Rubio Arango, qui montrera sans doute plus de tact pour interroger les autochtones que son supérieur…

« Régulièrement, il jette un coup d’œil sur les façade des maisons. Il cherche une ombre derrière les carreaux. Il lui semble que les rideaux bougent sur son passage. Peut-être une illusion. Il se sent aussitôt mal à l’aise. Il s’arrête et se plante devant une fenêtre. Il a une violente envie de hurler : qu’est-ce que vous avez à me regarder ? »

J’ai été conquise par l’ambiance sombre de ce thriller qui nous invite dans la campagne reculée du Morvan. L’intrigue est très bien conçue et le suspens reste total jusqu’à la fin. Malgré l’atmosphère lourde – meurtres abominables, conditions climatiques détestables – l’auteur parvient à instaurer de légères touches d’humour qui viennent alléger l’ensemble grâce au couple d’enquêteurs. Chevrillon, enquêteur orgueilleux et rentre-dedans, célibataire et séducteur invétéré, qui a la campagne en horreur et son fidèle adjudant Arango, toujours prêt à arrondir les angles, sage père de famille soumis aux injonctions horaires strictes de sa femme. J’ai aimé aussi l’alternance entre les chapitres concernant les enquêteurs et ceux concernant les villageois et le meurtrier qui donnent du rythme et entretiennent le suspens. Une bonne surprise que ce roman auto-édité que vous pouvez vous procurer ici.

Pour vous mettre dans l’ambiance, je vous invite à découvrir le trailer ici.

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« aucune destinée n’est manifeste »

Bonjour ! Aujourd’hui, je vous propose un roman complexe et puissant, paru aux éditions mu fin janvier.

Aucune terre n’est promise, Lavie Tidhar

Lior Tirosh est un écrivain sans grand succès qui a fait sa vie à Berlin. Il décide de retourner dans sa patrie d’origine, la Palestina, pour fuir tous ses échecs. En arrivant à Ararat City, il pensait retrouver la douceur de sa jeunesse. Pourtant, rien n’est plus comme avant. Dès son arrivée, il est suivi, un grand mur se construit autour de la ville et sa nièce, Déborah, a disparu on ne sait trop où. Traqué et soupçonnée de meurtre, Lior est entraîné malgré lui dans les dédales d’une histoire qu’il contribue pourtant à écrire. Malheureusement pour lui, il n’a pas conscience de la complexité de ce qui se joue autour de lui.

« Se rendent-ils compte de la chance qu’ils ont, dans ce monde, que l’expédition ait rendu un rapport positif, que la grande migration juive en Afrique se soit déroulée pendant les premières décennies du XXème siècle ? Dans ce monde, il y avait toujours un Hitler, mais la Solution finale n’avait pas eu lieu.

Tu te demandes comment sont les Juifs quand ils ne sont pas définis par le grand holocauste qui les a façonnés, sans les survivants qui ont fait d’eux des créatures de pouvoir et de culpabilité : sûrement plus détendus, mieux dans leur peau, peut-être; ou alors simplement une nation parmi les autres, avec la même tendance à s’affirmer, à régner en leur royaume. Tu penses au mur qu’ils sont toujours en train de construire, aux Déplacés, et te souviens de la leçon apprise durement lors de tes missions pour l’Agence frontalière : quoi que l’on fasse, l’Histoire humaine a toujours tendance à se répéter ».

Roman complexe – et c’est peu dire ! – qui ouvre sur des mondes parallèles d’un réalisme incroyable, Aucune terre n’est promise met en lumière non seulement les enjeux géopolitiques d’Israël mais interroge également sur l’identité de chacun, qui semble unique mais qui se révèle toujours multiple. Il offre également une réflexion sur le rôle des frontières, aussi physiques qu’imaginaires. Voilà un récit d’un intelligence rare, qui pousse à réfléchir sur la possibilité d’alternatives au monde tel que ne pensons le connaître. Alors je ne vais pas vous mentir, il faut s’accrocher parce que l’intrigue n’est pas toujours facile à suivre, mais quel bonheur ! J’ai presque pensé à du Paul Auster dans les questions d’identité et l’esprit labyrinthique. Coup de cœur !

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Sanguines

Aujourd’hui, je réactualise un article qui datait de début 2017. Philémon Le Bellégard m’avait alors fait parvenir son roman auto-édité et permis de découvrir son univers. J’ai le plaisir de vous annoncer que son roman qui a remporté le prix du meilleur roman indépendant toutes catégories confondues est désormais édité dans la collection Clair-Obscur des éditions Evidence.

Syndrome de Stockholm, Philémon Le Bellégard

Enstenov Khalinek, homme d’affaires multimillionnaire à la morale douteuse mais surtout très grand esthète, se prend d’une passion artistique pour le jeune Stendriëk Börgen, un peintre suédois aussi génial que torturé. Pendant dix ans, Khalinek décide de mettre tous les moyens possibles à la disposition de l’artiste afin qu’il puisse exercer son art en toute liberté.

Après toutes ces années passées à peindre quasiment nuits et jours, Börgen accepte de présenter son grand œuvre lors d’une exposition colossale, à la hauteur de la collection qu’il a à présenter. Plus de 3200 toiles, toutes peintes en rouge, vont venir peupler la gigantesque Gallery of the Immortality du Titanium Palace de Los Angeles.

Lors de l’ouverture de l’exposition à la presse, alors que tous les professionnels contemplent, subjugués, l’œuvre titanesque, une journaliste spécialisée dans la critique d’art ose aborder le génie pour lui poser la question qui brûle les lèvres de tous ses collègues : quelle matière a-t-il employer pour réaliser ses milliers de toiles ? Sans le savoir, Anna vient de pénétrer dans les arcanes les plus profondes de la folie humaine…

Pari réussi pour Philémon Le Bellégard qui a réussi à me kidnapper avec son thriller artistique et psychologique. Avant d’évoquer le fond, un petit mot sur le style. L’auteur parvient à mêler à merveille une écriture à la fois épurée et érudite dans des chapitres qui présentent différents styles (extraits de journaux, d’interviews, récit…). En ce qui concerne le fond, ce premier roman comporte tous les ingrédients nécessaires pour convaincre le lecteur de parcourir un chemin aussi pervers et cruel soit-il. Certes, ce livre ne conviendra sans doute pas aux âmes sensibles. Mais si, comme moi, vous êtes amateurs de manipulation, de folie et d’hémoglobine, alors vous serez sans nul doute conquis. Outre tout l’aspect psychologique et notamment la détention de la journaliste qui finira par se prendre de sentiments pour son teneur d’otage – frappée donc du fameux syndrome de Stockholm – toute la réflexion sur l’art et la morale est extrêmement intéressante. Jusqu’où l’artiste peut-il aller au nom de l’art ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion en compagnie de ce roman coup de cœur que vous pourrez découvrir en vidéo ici.

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Prise au piège

Aujourd’hui, je vous présente un roman jeunesse qui aborde le sujet sensible de la perversion narcissique. Il est paru le 6 février aux éditions Syros.

Je te plumerai la tête, Claire Mazard

cvt_je-te-plumerai-la-tete_3605Lilou a 16 ans au début de l’histoire. Depuis l’enfance, elle voue un véritable culte à son père au détriment de sa mère dont elle ne se sent pas du tout proche. Alors que cette dernière est en phase terminale de cancer, hospitalisée, Papa Lou conseille à sa fille de ne plus aller lui rendre visite. Mieux vaut que Lilou consacre son temps à ses révisions pour le bac de français et nul besoin de se faire du mal. La jeune fille obtempère dans un premier temps. Mais ses amis la poussent à profiter des derniers instants avec sa maman. Peu à peu, Lilou apprend à la connaître, se rapproche d’elle. Tout cela, elle le fait en cachette de son père, de plus en plus suspicieux, à l’humeur changeante. Insidieusement, il la culpabilise et dénigre celle qui partageait sa vie. Lilou découvre une nouvelle facette de ce père qu’elle admire tant et commence à se méfier…

 

J’ai véritablement dévoré ce roman – 500 pages en moins de 4 jours, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu aussi rapidement ! Dès le départ, on est happé par l’intrigue et on tremble de voir à quel point la toile d’araignée tissée par le père de Lilou se resserre de plus en plus pour la rendre prisonnière. La psychologie des personnages principaux est finement détaillée. On ressent toute l’ambivalence de la jeune fille qui découvre peu à peu l’horrible vérité sur celui qu’elle considère comme un héros. Elle voit et comprend les choses mais ne veut pas les croire, la vérité est trop insoutenable à supporter. L’autrice parvient à transcrire les mécanismes de la perversion narcissique et de la manipulation avec brio à travers ce huis clos qui fait véritablement froid dans le dos. A ce propos, je conseille ce livre pour les ados déjà grands car j’avoue que son réalisme peut mettre mal à l’aise. Heureusement, les personnages secondaires – amis, famille (la relation mère/fille qui parvient à se tisser autour d’un amour commun pour la littérature) – permettent d’apporter une bouffée d’oxygène au lecteur en permanence sous tension. Ce suspens est renforcé par la narration. Le récit se fait à la manière d’un journal intime, au jour le jour et parfois heure par heure, transcrivant au plus près les émotions de la jeune fille. Aucun temps mort dans ce roman qui relève du thriller psychologique. Gros coup de cœur pour moi donc que je conseille pour les ados à partir de 14 ans et pour les adultes car le sujet les concerne aussi.

Pour information, les personnes perverses narcissiques présentent les symptômes suivants : absence totale de sentiment et d’empathie, orgueil démesuré, égocentrisme, charisme, capacités à charmer, mentir, manipuler, cherche à couper sa victime de son entourage et à la rabaisser pour se mettre en avant…

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Sisyphe

Un petit thriller, ça faisait longtemps ! Celui-ci vient tout juste de paraître aux éditions du Seuil.

Un autre jour, Valentin Musso

un-autre-jourAdam Chapman, architecte, la quarantaine, se réveille angoissé. Il a un mauvais pressentiment. Sa femme, Claire, est partie en week-end chez ses parents. Sans trop savoir pourquoi, il est persuadé qu’il lui est arrivé quelque chose. Il tente de l’appeler sur son portable, en vain. Un peu plus tard, c’est à son tour de recevoir un appel. Il ne reverra plus jamais Claire… D’un coup sa vie entière bascule et se transforme en cauchemar. En fait, peut-être que tout cela n’est qu’un très mauvais rêve. Peut-on vraiment toujours être sûr de la réalité du monde qui nous entoure ?

Voilà un thriller psychologique extrêmement bien mené, qui joue avec les nerfs du lecteur. Ce n’est vraiment que dans les dernières pages que nous comprenons le « truc » si je puis m’exprimer ainsi car il s’agit quasiment d’un tour de prestidigitation. En gros, il faut s’imaginer le fameux Jour de la marmotte dans le film Un jour sans fin avec Bill Murray. Version angoissante et macabre. A posteriori, on se souvient des indices laissés tout au long du récit. J’ai apprécié le côté psychologique, la manière dont l’auteur nous met le doute sur ce qu’il s’est vraiment passé ou non, si tout n’était qu’un rêve ou pas, si le protagoniste est victime d’une machination, fou ou que sais-je… Très franchement, j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à ce roman de Valentin Musso vraiment bien construit et rythmé à la perfection.

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Mort sur commande

Merci aux éditions De Saxus pour l’envoi de ce roman.

Trauma zéro, Elly Rosemad

41-0lxplohl-_sx328_bo1204203200_La psychologue Maddy Stroke travaille dans le centre hospitalier de Capitale Sud en pointe sur la question de l’euthanasie. Quant à elle, elle est à l’origine d’un projet qui serait révolutionnaire pour les personnes ayant subi de gros traumatismes psychiques. Trauma zéro permettrait en effet d’oublier totalement l’épisode douloureux qui engendre la souffrance. Maddy ayant elle-même subi un drame aimerait pouvoir tester le processus afin de pouvoir se reconstruire et surtout arrêter de souffrir. Dans le même temps, des actes barbares se déroulent au sein de l’hôpital. En effet, le docteur Gabriel Chrysopolis, médecin anesthésiste adulé de tous, qui dirige les essais sur l’euthanasie pour tous, profite de ses travaux pour assouvir ses pulsions meurtrières. Mais alors qu’il passe à l’acte une fois de plus, Maddy le surprend et faire tomber le masque du médecin parfait à ses risques et périls…

Ce thriller psychologique fait littéralement froid dans le dos. Chaque personnage porte sa part d’ombre qui se révèle au fur et à mesure des pages. Si j’ai trouvé le thème accrocheur et l’intrigue de base intéressante, j’avoue rester perplexe sur l’intrigue secondaire, même si elle vient compléter la première. En effet, sans révéler quoique ce soit afin de ne pas gâcher le plaisir des lecteurs, l’auteur nous entraîne dans quelque chose de très glauque, d’une violence pornographique cruelle que j’ai personnellement eu du mal à supporter. Je trouve aussi qu’il y a certaines longueurs dans le roman, des répétitions qui auraient pu être éviter afin de gagner en légèreté. Un avis mitigé donc pour ce roman à ne pas laisser entre toutes les mains.

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Mafia latina

Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions du Seuil pour leur confiance renouvelée qui me permets de vous présenter cette nouveauté.

Lola, cheffe de gang, Melissa Scrivner Love

137521_couverture_hres_0Les apparences sont parfois trompeuses. C’est le cas de Lola, une charmante et frêle jeune femme, compagne de Garcia, le chef des Crenshaw Six, un petit gang de la banlieue de Los Angeles. Sauf que la réalité n’est pas celle que l’on croit. C’est Lola, en fait, qui dirige, dans l’ombre mais d’une main de fer, les cinq gros bras qui l’entourent. C’est elle le cerveau. Mais si elle sait parfaitement se faire respecter au sein de son petit groupe, elle voudrait maintenant se faire un nom dans le milieu de la drogue. Cela sera sans doute bientôt le cas puisqu’elle va être amenée à négocier avec le cartel et un autre gros narco-trafiquant. Parviendra-t-elle à tirer son épingle de jeu sans y laisser la vie ? Réussira-t-elle à s’imposer en tant que femme et latina dans ce milieu ultra-machiste ?

J’avoue qu’à la réception du livre, je suis restée perplexe en découvrant le titre et la couverture qui ne m’inspiraient pas vraiment. J’ai néanmoins été agréablement surprise par l’intrigue de ce roman que j’ai dévoré en quelques jours à peine. Pour une fois, nous ne sommes pas du côté des forces de l’ordre mais des bandits. Si le rythme est celui d’un thriller avec des ultimatum, des vengeances et des situations cornéliennes, la psychologie des personnages n’en est pas pour autant oubliée et j’ai apprécié que le protagoniste soit une femme. Une femme forte qui présente aussi ses failles, qui ne se laisse pas abaisser au rang de belle plante verte qui lui était destiné, qui sous ses airs de garçon manqué se pose la question de la maternité et qui gère du mieux qu’elle peut ses blessures d’enfance. Sans aller jusqu’à dire qu’il s’agit d’un thriller féministe, ce roman qui met en avant la cheffe d’un gang sort un peu des sentiers battus et c’est tant mieux ! S’il s’agit d’un premier roman, Melissa Scrivner Love n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle est scénariste pour Les Experts et Person of Interest. Et quand je vous dis qu’il s’agit d’une nouveauté, on ne peut pas faire plus récent puisque le lire sort aujourd’hui même en librairie !

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« Argent, trop cher ! »

Merci à mon chéri qui m’a offert le livre que je vais vous présenter aujourd’hui.

Les salauds devront payer, Emmanuel Grand

9782253086079-001-tNord de la France. La jeune Pauline est retrouvée morte dans un terrain vague. Quelques jours avant, des usuriers aux méthodes pour le moins musclées étaient venus la menacer si elle ne payait pas les traites d’un emprunt contracté quelques mois plus tôt. Hé oui, dans cette région sinistrée où le chômage atteint des records et où les jeunes se partagent entre jobs sous-payés et trafic de drogues, nombreux sont ceux qui succombent aux mirages de l’argent facile des prêts à la consommation. Peu, par contre, se rendent compte de leurs taux exorbitants. Et quand le piège se referme, impossible d’en sortir… Après ce meurtre, tout accuse donc les usuriers. Mais bientôt, d’autres crimes seront commis et le commandant Eric Buchmeyer pense que quelque chose de bien plus profond se cache derrière.

Si j’avoue avoir été un peu déstabilisée par le début du roman – scènes de la guerre d’Indochine puis d’Algérie – qui n’avaient pas grand chose à voir a priori avec le propos du roman, j’ai très vite accroché à l’écriture sans concession d’Emmanuel Grand et à ce que je nommerais ce polar social. En effet, l’auteur nous plonge avec brio dans l’atmosphère aussi austère que chaleureuse du Nord de la France et parvient à dresser un tableau juste des problèmes sociétaux de cette région sans tomber dans le misérabilisme. Ce décor étant dressé, l’intrigue policière est captivante, pleine de rebondissements jusqu’à la toute fin du roman. On comprend au fil des pages la présence du chapitre initial se rapportant aux guerres passées et on est très rapidement absorbé par cette histoire de vengeance pour le moins tordue. A découvrir d’urgence pour les amateurs du genre d’autant que vous pouvez vous le procurer en format poche.