Bonjour ! Aujourd’hui, je vous conduis dans le grand nord avec ce western dystopique paru aux éditions Zulma le 1er avril.
Au nord du monde, Marcel Theroux
Makepeace vit seule depuis des années aux confins de la Sibérie. Son activité principale, hormis celle de trouver à se nourrir, est de sauver les livres des décombres de la ville qui l’entoure. Un jour, une femme terrifiée débarque dans sa vie. Les quelques mois qu’elle passera avec Ping à ses côtés ainsi que l’incroyable vision d’un avion survolant les terres désertiques pousseront Makepeace à prendre la route. Guidée par l’espoir de ne pas être seule au monde et surtout de retrouver un semblant de civilisation, elle n’hésitera pas à quitter son refuge pour entreprendre un voyage dont elle ne connaît pas la destination finale.
« On l’ignorait au début, quand la première crève-la-faim est tombée raide morte devant l’épicerie, mais apparemment, la moitié de la population mondiale était en marche.
Le temps que j’atteigne mes quatorze ans, notre ville avait presque doublé de taille et les taudis qui s’étaient construits à la périphérie poussaient comme des champignons à cause des nouveaux arrivants qui colportaient leurs histoires d’inondation, de pestilence et de guerre. Notre ville était comme l’épicentre d’un monde en perdition et non un endroit obscur et insignifiant à mille lieues du tourbillon de calamités sur lesquelles nous n’avions pas prise. »
Pour tout vous dire, la motivation principale qui m’a poussée à lire ce récit était la postface de Murakami disant qu’il était mené d’une main de maître. Parce sincèrement, l’idée d’affronter 400 pages avec une protagoniste solitaire au milieu du grand nord ne m’intéressait pas spécialement. Et grand bien m’a pris de ne pas m’arrêter sur mon a priori. J’ai été conquise par l’écriture de Marcel Theroux qui s’est inspiré de ses reportages dans la zone d’exclusion de Tchernobyl pour donner naissance à son univers post-apocalyptique. Je n’ai pas sauté une page ni même un paragraphe – j’ai très peu de patience pour les longues descriptions de la nature – car rien n’est de trop et le paysage lui-même joue un rôle à part entière. A la fois roman d’aventures proche du western et dystopie, Au nord du monde est une invitation à jeter un regard critique sur notre mode de vie d’hyperconsommation et de perte de lien avec la nature et des conséquences désastreuses que cela pourrait avoir. Un véritable coup de cœur pour ce roman aussi riche que dépaysant.