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Le livre dont tu es le petit héros

Bonjour ! Pour ce nouveau mercredi des petits, je suis très heureuse de vous présenter un livre pas comme les autres que vos jeunes lecteurs adoreront forcément. Il vient de paraître aux éditions GameFlow.

Sur la piste du Dahu, Roméo Hennion, Davy Bernard et Anthony Moulins

Et si vous partiez à l’aventure pour retrouver un animal mythique ? C’est ce que propose ce livre-jeu aux tout jeunes lecteurs (dès 4 ans) qui pourront choisir leur personnage et l’animal qui les accompagnera dans cette randonnée trépidante. L’enfant peut donc choisir d’évoluer avec Aïvy, la sportive ou Will, le roi de la débrouille qui seront assistée soit par Barry, un brave Saint-Bernard, soit par Pérégrine, un faucon apprivoisé. Une fois le choix réalisé, c’est parti pour l’aventure ! Le lecteur doit choisir parmi des pages coupées en trois, chacune d’entre elle aboutira sur une suite différente. Comment se passera la randonnée ? Parviendra-t-il à le trouver et à photographier le Dahu ?

Ce livre est franchement très bien conçu. Testé avec mon petit lecteur de bientôt 4 ans, ça fonctionne parfaitement, il ne se lasse pas de repartir à l’aventure en testant toutes les possibilités (changement de personnage, de début d’histoire…) ce qui offre une sacrée durée de vie au livre car on ne relit pas toujours la même histoire – chose appréciable côté parent lecteur. On retrouve donc le concept du « livre dont vous êtes le héros » que j’ai connu petite mais dans une version un peu plus sophistiquée et adaptée aux plus jeunes avec des pages plastifiées et des roues à tourner pour choisir le personnage, les points de courage … ce qui rend l’ouvrage très interactif et solide (non négligeable pour cet âge !). Les illustrations sont colorées et sympathiques, elles attirent tout de suite le regard du jeune lecteur et les textes sont de belle qualité, avec un vocabulaire riche et varié. Un joli coup de cœur !

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Apprendre en s’amusant

Bonjour ! Mercredi des petits studieux aujourd’hui avec une nouvelle collection de cahiers d’exercices pour les plus jeunes qui vient de paraître aux éditions Larousse.

Dino Ranch, cahiers d’exercices

Cette collection de cahiers d’exercices propose aux enfants de 3 à 6 ans d’apprendre en s’amusant avec les protagonistes de Dino Ranch, une série animée. Au programme, l’apprentissage des chiffres, des lettres et des formes.

Les cahiers sont bien pensés, les exercices évolutifs et attractifs – mon petit testeur qui ne connaît pas ce dessin animé mais qui est fan de dinosaures réalise les exercices avec plaisir grâce aux illustrations colorées. Par contre, le cahier sur les lettres destiné aux enfants de petite section est compliqué pour ce niveau car à la fin première année de maternelle, les petits doivent seulement reconnaître et tracer l’initiale de leur prénom. En gros, ne vous focalisez pas sur le niveau inscrit sur les cahiers, c’est purement indicatif. Hormis ce détail, je trouve ces cahiers bien conçus car ils permettent aux plus jeunes de reconnaître, mémoriser et tracer les lettres, les chiffres et les formes géométriques de façon très ludique. Bon point également pour le prix : 6,95 € pour plus de quarante pages d’exercices, c’est très correct. Parfait pour les révisions de vacances ou pour aller plus loin tout en s’amusant.

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Un coin de ciel bleu

Premier mercredi des petits de la rentrée et plaisir de découvrir la maison d’édition A pas de loups que je ne connaissais pas. Cet album vient tout juste de paraître.

Coco, Padoum et Chapati, Véronique Massenot et Claire Garralon

Coco, un magnifique perroquet multicolore voit la vie en bleu. Depuis son perchoir, le paysage ne varie que peu. Juste un carré de ciel bleu à travers la fenêtre mais cela suffit à le rendre heureux. Mais voilà qu’un jour, à son grand dépit, le ciel devient gris. Pour quelle raison ? Le volatile réfléchit. Un orage ? Du brouillard ? Les jours passent et Coco se lasse du gris quand soudainement un étrange rond noir apparaît. C’est alors que Chapati, l’ami ouistiti, fait son apparition et propose au perroquet de trouver une solution.

Voilà un très joli album au graphisme simple, géométrique servi par des couleurs vives qui captent tout de suite l’attention des plus jeunes (ma plus jeune lectrice de tout juste un an aime beaucoup le regarder). Le texte quant à lui délivre un beau message de solidarité et fait surtout l’éloge de la liberté et du plaisir de sortir de sa routine. On peut lire également un message d’espoir dans le sens où le gris, les moments désagréables, finissent toujours par laisser à nouveau la place au bleu. En outre, il est très agréable à lire à voix haute avec des jeux sur les sonorités et permet aussi d’interagir avec les lecteurs plus grands (la question du point noir a très bien fonctionné avec mon fils de presque 4 ans). Un vrai plaisir de retrouver la plume de Véronique Massenot que j’avais découvert il y a quelques années avec Croc Croc la carotte aux éditions HongFei.

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Retour en enfance

C’est avec un grand plaisir que je peux vous faire découvrir aujourd’hui le dernier ouvrage de Françoise Guérin (autrice que j’ai découvert récemment par le biais de son excellent polar On noie bien les petits chats). Il s’agit d’un recueil de dix-neuf nouvelles paru tout récemment aux éditions Zonaires.

Les défilés du désir, Françoise Guérin

Voilà un petit moment que je n’ai pas chroniqué de recueil de nouvelles même si j’en ai lu un très bon cet hiver (Ce que nous cache la lumière de Tim Gautreaux – éditions du Seuil) pour lequel je n’ai pas rédigé d’article par manque de temps. Je suis très heureuse de vous présenter celui-ci qui a pour thème un sujet qui m’est cher : l’enfance.

« Toi, comme chaque fois, tu es venue seule. Car à l’heure des auditions, ta mère tient la caisse d’une supérette et ton père récupère de sa nuit de vigile. RER puis bus poussif et course à pied le long du boulevard, tes partitions en vrac dans ton cartable, les miettes de ton goûter incrustées dans ton chandail. Tu transpires, tu sens la zone. Et tu as les mains sales. Tu as beau les savonner, elles ne ressemblent jamais à celles de Nathalie. Est-ce que, dans ta banlieue, l’eau lave moins propre ? C’est un mystère. Tout à l’heure, quand tu les poseras sur le piano, tu ne verras que ça. Tes mains sombres, tes ongles douteux. Quand d’autres suivent la partition, tu regardent tes paluches de pauvre qui souillent le clavier. Tu fais tache. Tu es une tache dans un monde immaculé où tu débarques. Fautive. Chaque jupe plissée semble crier que tu n’es pas à ta place. » (« L’Audition »)

Quand nous portons notre regard d’adulte sur l’enfance, nous pouvons regretter une certaine insouciance. Les textes que vous lirez dans ce recueil n’offrent pourtant pas une vision idyllique de cette temporalité lointaine mais toujours bien présente quelque part en nous, quel que soit notre âge. L’autrice explore des instants de vie d’enfants ordinaires et ceux d’adultes qui ont été des enfants.

Derrière les sourires de l’enfance se cachent parfois des peines insondables ou des désirs que nul adulte ne saurait imaginer. Des traumas qui viendront se faufiler dans un recoin de l’esprit, se dissimulant jusqu’à réapparaître une fois adulte, douleurs étouffées par les années rejaillissant parfois au détour d’une rue.

J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces nouvelles d’enfance chaque matin en prenant mon petit déjeuner. Mes deux enfants en bas-âge me laissant peu de temps pour lire, le format était parfait. Moment de douceur en savourant les plaisirs sucrés matinaux, moment de la journée que j’ai toujours adoré. C’était donc parfait. On retrouve dans ces nouvelles le style de l’autrice avec l’utilisation de la deuxième personne et cette impression que le texte nous est directement adressé. Texte saisissant, aux phrases courtes, brutales. L’art du genre est respecté. Economie de lieu, de personnage et de temps. Et la chute. Celle de la toute première nouvelle, « Couleur abricot », est à mon sens la meilleure. Si j’ai mes préférences comme celle-ci ou encore « Quelqu’un », « L’audition » ou « C’est mercredi », toutes sont réussies, ce qui n’est pas chose aisée. Les sujets sont variés et plus qu’un regard sur l’enfance, c’est un regard sur le monde, la société et sur l’humanité qui est porté. Coup de cœur !

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Dans la lune

Bonjour ! Mercredi des petits poétique avec cet album qui vient de paraître aux éditions On ne compte pas pour du beurre.

Léo Là-Haut, Mélody Kedadouche et Adam Rosier

Léo n’aime pas l’école. Hypersensible, il s’y sent mal. Tout est vécu comme une agression. Les cris de ses camarades, les lumières, les odeurs… tout est trop fort pour Léo. Le seul moment qu’il apprécie, c’est la récré. Là, au moins, il peut s’évader avec Panthère, son chat imaginaire. Grâce à lui, il peut s’échapper vers des univers plus apaisants et apprendre à maîtriser ses peurs.

« Dans le rang, j’ai peur que les autres enfants s’approchent trop près et me touchent. Ils s’agitent et je me sens tout.e étourdi.e comme dans un manège. »

Voilà un très joli album poétique qui traite avec finesse du thème de l’hypersensibilité. Nous suivons cet enfant à l’école d’abord, avec toutes les difficultés qu’il ressent face aux autres, avec ses sens sur-stimulés, avec tout cet environnement trop bruyant, trop brutal pour lui, puis dans son monde imaginaire, calme, doux, protecteur, où il peut se réfugier. Une belle façon de discuter avec un enfant hypersensible de ses problèmes ou d’aborder le sujet de la différence dans un groupe d’élèves. Seul bémol pour ma part, je n’ai pas compris l’utilisation de l’écriture inclusive alors que l’enfant s’appelle Léo. Je pense que les enfants peuvent s’identifier à d’autres quelque soit le genre. Un bel album en tout cas.

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Le rongeur voyageur

Bonjour ! Aujourd’hui, je vous propose de voyager en compagnie d’un charmant hamster globe-trotter avec cet album paru aux éditions La Californie.

Le hamster d’Amsterdam, Philippe Monnier et Eléna Blondeau

C’est l’histoire d’un hamster, vendeur de munsters-mystères à Amsterdam, qui veut fêter son anniversaire. Plutôt que d’envoyer des cartons d’invitation, il préfère rendre directement visite à ses amis. Le voilà donc parti, dans son hamstercoptère, chez le grizzly des Grisons, l’autruche d’Autriche, la belette amatrice de belote, le lama de Lima, le chameau mangeur de mochis, le lapin de Laponie et, enfin, la limace d’Alsace. Mais pourquoi, diable, s’imposer un si long trajet ? Je vous laisse lire le récit pour percer le secret.

« Le petit hamster trouva la belette attablée dans sa cuisine en compagnie d’un coquer au regard coquin. […] – D’habitude, continua la belette, je joue à la belotte avec ma voisine la poulette et je la plume à chaque fois. Mais elle était vraiment trop bavarde ! Je ne l’ai plus revue du jour au lendemain… Et tu sais ce qu’on dit :  » Poulette qui caquète finit en cocotte ! » / – Mais non, tu n’y es pas ! rétorqua le coquer. Aujourd’hui, elle a un rendez-vous galant avec un coquelet. / – Mais, pourquoi y va-t-elle s’il est laid ? / -Ce n’est pas un coq laid mais un coquelet. Je suis sûr qu’il va lui offrir un bouquet de coquelicots. Et il arborera sans doute un col chic pour être coquet. »

On ne va pas se mentir, je crois que j’ai pris largement autant de plaisir à lire ce livre bourré d’humour que mon mini lecteur de trois ans et demi. J’ai adoré cette histoire à la fois drôle, intelligente et très bien écrite. Les jeux de mots sont hilarants et l’écriture en rimes rend la lecture à voix haute vraiment plaisante – mention spéciale au chameau mangeur de mochis qui s’exprime en alexandrins. On sent que l’auteur s’est amusé à raconter les péripéties des petits Animuchachos qu’il a créés pour faire voyager petits et grands. Et si le livre est assez long pour les plus jeunes, ce n’est pas un souci car un chapitre de deux pages de texte est consacré à chaque animal et correspond à une aventure du hamster. On peut ainsi maintenir l’attention et le suspens très facilement. Très gros coup de cœur pour cet album très joliment illustré par les douces aquarelles d’Eléna Blondeau. J’attends de découvrir les aventures des autres Animuchachos avec impatience. N’hésitez pas à soutenir cette jeune maison d’édition alsacienne !

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Naissance

Bonjour ! Je reprends les articles pour les adultes avec un excellent thriller psychologique paru chez Eyrolles.

On noie bien les petits chats, Françoise Guérin

Betty doit bientôt accoucher. Son mari est absent. Elle le sent, les contractions se font de plus en plus douloureuses et intenses. Mais quand elle se rend à la maternité, une sage-femme acariâtre la renvoie chez elle en lui disant que ce n’est pas encore le moment. Elle retourne tant bien que mal à son appartement. Quand elle reprendra connaissance à la maternité, elle découvrira avec horreur que quelqu’un se faisant passer pour son mari a baptisé son fils Noé. Elle tente, en vain, de convaincre le personnel médical qu’il s’agit d’un imposteur et que cet homme lui veut manifestement du mal. Malheureusement, les soignants la pensent folle… Elle est bientôt transférée dans l’unité psychiatrique mère-enfant de l’hôpital sans trop comprendre ce qu’elle fait là. Mais entourée des soignants et des autres patientes elle finira par rencontrer son bébé, percer le mystère de son prénom et laissera avec lui les digues mises en place par son esprit pour se protéger des traumas de son enfance voler en éclat…

Noé. Enigme de ce prénom qu’un autre a choisi à ta place et qui fait vibrer ton être au-delà du raisonnable. Trois lettres maléfiques et bouleversantes./ Gravées dans ta chair par une main inconnue./ Familiarité insensée de ce prénom, hors de toute référence./ Tu ne connais pas de Noé, tu n’en as jamais connu, tu ne veux pas en connaître !/ Violence de la douleur qui te lamine sans raison./ Mélange d’horreur et de peur dont la cause te reste étrangère./ Que ça s’arrête./ Que ça se taise./ Que ça disparaisse à jamais./ Et qu’on te laisse tranquille dans ta sage ignorance.

J’ai tout simplement adoré ce roman qui a su me captiver dès les premières lignes. Françoise Guérin – psychologue clinicienne spécialiste dans le lien mère-enfant – décrit à la perfection tous les sentiments qui peuvent se mêler suite à un accouchement et parvient à instaurer un climat de tension très efficace à tel point que l’on peine à lâcher le livre. La psychologie du personnage principal est très étayée et vraiment très réaliste. Tout est fait pour douter de sa santé mentale, de ce qui est réel tant les événements semblent impossibles et elle-même finit par douter de ce qui lui arrive. La narration à la deuxième personne du singulier accentue la mise à distance que Betty met entre elle et ses émotions, entre elle et ce bébé sortit d’elle, nommé par un autre terrifiant. Le cadre de l’unité psychiatrique créé un huis-clos qui accroît la sensation d’oppression propice à une atmosphère angoissante. Enorme coup de cœur pour ce thriller psychologique passionnant, d’une grande intelligence et d’une qualité d’écriture remarquable qui offre une réflexion profonde sur la maternité.

« Un temps. Infini. Le bébé entre tes cuisses, immobile, silencieux. Irréel./ Tu le contemples, incrédule. Tu n’as pas le réflexe de le prendre contre toi. Tes bras ne t’obéissent plus./ Froid. Tu as froid. Tu te vides par la béance de ce corps transpercé.// C’est fini. Tout est fini. Le bébé mort. Camille qui ne répond pas. Et toi que la vie déserte en vagues sanglantes. Une seule pensée, déroutante : avec tout ce sang sur le parquet, tu peux dire adieu à la caution de l’appartement. »

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A vos spatules !

Bonjour ! Aujourd’hui, pour ce mercredi des petits, je ne vous présente pas un album mais un magazine pour nos cuistots en herbe.

Carotte et Chocolat, Aurélia Biwand

J’ai eu la chance et la joie de découvrir le magazine Carotte et Chocolat, un mensuel culinaire destiné aux enfants dès 4 ans. Je l’ai trouvé très bien fait, avec des recettes simples et rapides, très accessibles pour les plus jeunes. J’ai testé le magazine de mars sur le thème de carnaval. On y trouve des jeux, des coloriages et des recettes en rapport avec carnaval, le focus sur un fruit de saison (la banane), un mémo sur les fruits et légumes du mois. J’ai particulièrement apprécié la double page lexique et mémo des petits chefs avec tous le vocabulaire culinaire utilisé dans le magazine et un tableau des unités de capacités, les équivalences de cuisson au four, les abréviations courantes et les ustensiles utiles pour cuisiner. C’est très instructif, même pour les parents !

Mon petit cuisinier de 3 ans et demi a vraiment bien accroché, on va tester une recette le week-end prochain. C’est vraiment une bonne idée d’avoir créé un magazine sur ce thème pour les enfants qui adorent en général cuisiner. Grâce aux recettes vraiment adaptées aux plus jeunes et qui changent des sempiternels gâteaux au chocolat et autres quatre-quarts, tout le monde peut mettre la main à la pâte et on peut passer un bon moment en famille. A savoir, Carotte et Chocolat, c’est plus qu’un magazine, c’est aussi un site, des livres, des cours de cuisine en Alsace. N’hésitez pas à aller le consulter en cliquant sur le lien pour connaître les détails d’abonnement.

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Une fille avec une fille

Bonjour ! Je vais essayer de rattraper mon retard… Je commence par la jeunesse (j’aurai au moins cinq chroniques adultes à taper !) et je vous présente ce soir un album coloré paru aux éditions On ne compte pas pour du beurre qui vient nnus parler de différence avec un sujet généralement peu abordé en littérature jeunesse.

L’amoureuse de Simone, Elsa Kedadouche et Amélie-Anne Calmo

Simone est amoureuse de Makéda, c’est sa meilleure amie et plus tard elles veulent élever ensemble des pandas. Elles adorent inventer plein d’histoires dont elles sont les héroïnes. Mais tout n’est pas simple, surtout quand l’une répond toujours non aux propositions de l’autre. Les deux amoureuses se disputent, Makéda donne du « fil à retordre » à Simone. Arriveront-elles à se réconcilier ?

« Mon amoureuse s’appelle Makéda. C’est le nom d’une reine, c’est ma Tata qui me l’a expliqué. Lorsque je répète plusieurs fois « Makéda » dans ma tête, ça fait apparaître une couronne. J’ai essayé de le faire avec le prénom de mes copines et copains, pour voir si ça marcherait. Mais non. Je ne sais pas pourquoi, la magie, c’est juste avec Makéda. »

Voilà un album coloré qui met en avant un thème pas encore très souvent développé dans la littérature enfantine, l’amour entre deux enfants de même genre. Le texte, rédigé dans une façon de parler enfantine, est tout à fait adapté aux plus jeune et aborde le sujet de façon simple et totalement naturelle, comme une amitié avec des sentiments plus intenses. J’ai aimé aussi que les deux protagonistes soient d’origine africaine ce qui sort aussi de l’ordinaire des albums pour enfants qui représentent dans la grande majorité des personnages de type caucasien. A découvrir à partir de 5 ans pour vraiment aborder le sujet principal mais le livre fonctionne très bien dès 3 ans avec la notion d’amitié et des rapports parfois conflictuels qui y sont associés. En tout cas, merci à cette jeune maison d’édition inclusive qui vise à rendre visible les différences et à lutter contre les discriminations.

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Le courageux petit poussin

Bonjour ! Aujourd’hui, je vous propose un joli album qui vient juste de paraître aux éditions Motus.

Le petit chapon rond rouge, Claude Marie et Vanessa Hié

Mère poule donne naissance à trois poussins : deux filles et un garçon. Ce dernier est différent des autres enfants du poulailler : un peu plus rond, un peu moins habile, un peu plus timide. Il devient bientôt la risée de la basse-cour, la cible facile des moqueries. Et lorsque la communauté apprend qu’un loup rôde, on n’hésite pas à l’envoyer en sacrifice afin de protéger les autres. Heureusement, notre petit chapon n’a pas froid aux yeux…

« Louise, la grosse poule grise, glougloutait de sottise dès que son regard croisait celui de Maman Poule et elle aimait à lui lancer une petite pique qui se répétait ensuite dans la basse-cour de bec à oreille : – Ne dirait-on pas qu’il a encore forci, votre… garçon ? Elle parlait même parfois de chapon. Vous savez, ces gros poulets tout juste bons à être engraissés pour finir sur une table de Noël. Et comme chacune de ces allusions le faisait cramoisir de honte, la grosse Louise l’avait surnommé le Petit Chapon Rond Rouge. »

C’est maintenant une habitude, cet album qui vient tout juste de paraître aux éditions Motus est un vrai coup de cœur. Attendrissant et drôle, cette fable sur le thème de la différence possède plusieurs morales : on a toujours besoin d’un plus petit que soi, surmonter la méchanceté permet de de s’endurcir et d’avoir la force de surmonter les épreuves. On aimera détester la grosse poule grise et s’indigner de la réaction du poulailler qui veut ostraciser le petit chapon pour se protéger. Non, seulement cette fable permet de réfléchir sur les deux morales mais également, sur le comportement du groupe qui va suivre l’opinion du leader pour rejeter un plus faible et on pourra donc aborder la notion du harcèlement avec les plus grands. J’ai adoré la référence très amusante au conte de Perrault, originale et intelligente, qui permet au Petit Chapon de réaliser un acte de bravoure grâce à sa répartie. Un réel coup de cœur pour ce récit que les plus jeunes peuvent apprécier et que l’on peut exploiter plus en profondeur avec la référence intertextuelle. Les illustrations sont très réussies et viennent magnifier ce beau texte qui appelle à la tolérance.