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Tout ce qui brille

Bonjour ! J’espère que vous allez bien. Pour ce mercredi des petits, voici un album paru aux éditions Syros le 9 mars dernier.

Une bonne journée, Aurora Delgado, Angelina Delgado et Daniela Martagon

Valentina joue dans une décharge où elle accompagne sa mère qui récupère des objets réutilisables. Valentina découvre avec joie de petits trésors laissés à l’abandon. Alors qu’elle s’est éloignée de sa mère, la fillette se retrouve nez à nez avec un chien agressif et se réfugie sur un arbre dans lequel une cigogne a bâti son nid. Grâce à des saucisses miraculeusement entreposées dans le nid par l’oiseau, Valentina réussit à amadouer le chien errant puis à créer un lien d’amitié. A eux deux, ils pourront affronter les dangers…

Voilà un bel album, à la frontière de la BD, aux dessins naïfs et aux couleurs vives qui plaisent beaucoup aux enfants – mes deux jeunes lecteurs de 18 mois et 4 ans et demi ont été conquis. J’ai trouvé ce livre original dans le sens où l’on imagine mal un récit destiné aux enfants se dérouler dans une décharge à ciel ouvert et encore moins que ce lieu soit illustré avec tant de couleurs. Cet endroit sale, rempli de détritus va s’avérer être un beau terrain de jeu et une source de trouvailles et d’aventures infinie, un lieu de rencontre et de joie. Cette histoire montre aux enfants et aux adultes qui le lisent que l’on peut voir de la beauté partout en ce monde, même dans les endroits où l’on a l’impression qu’elle en est absente. Il suffit de savoir la trouver. Dans une décharge, dans un immeuble gris, on peut être heureux et riche car « il y a toujours quelque chose qui brille ! ». Un album très positif, qui met en avant de belles valeurs : l’amitié, la famille, la richesse intérieure.

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La croisière ça use

Bonjour à tous ! Je reprends le blog pour une toute dernière chronique côté adultes. Je continuerai à partager mes lectures de façon plus ponctuelle sur Instagram (@le_petit_monde_de_naurile) car je n’ai clairement plus le temps de rédiger de longs articles. Mais j’avais promis à cet auteur qui m’avait fait la gentillesse de m’envoyer son dernier opus d’écrire un petit mot ici alors comme je suis une fille qui tient ses promesses et comme l’idée de savoir qu’un écrivain va se balader à poil dans les rues de Montargis une fois cet article en ligne m’amuse, voilà, je m’exécute. Je suis très heureuse de vous présenter ce rocambolesque roman noir paru en octobre dernier aux éditions Ramsay. Pour info, j’avais déjà encensé Commedia Nostra du même auteur ici.

Venenum, Sylvain Gillet

Abel Diaz et ses acolytes jazzmen embarquent pour une croisière rémunérée afin de divertir des vendeurs médicaux en séminaire de motivation. Pas la consécration pour nos musicos mais une façon comme une autre de se remplir un peu les poches. La transatlantique aurait pu se dérouler de façon pas trop désagréable pour le groupe mais c’était sans compter la mort soudaine d’Orville Montgomery, un des compagnons d’Abel. Ce dernier, accompagné de sa fidèle Linda, une guitare à la langue bien pendue, certain que son ami n’est pas mort naturellement, décide de mener l’enquête. En France, le commissaire Amadeo mène l’enquête sur une série de meurtres de prostituées du côté de Bourges. Quel est le rapport ? Ben faudra lire le bouquin les cocos !

« L’œil ultra-perfectionné d’Abel Diaz lui permet d’estimer la proportion féminine des VM à soixante-deux pour cent. Peut-être soixante-trois, faut voir. La moyenne d’âge des médecins visités n’étant pas des plus basses, celle des VM correspond. Inutile de mettre en face du jeunot à la crédibilité vacillante. La plupart dépasse donc la quarantaine. Et cette même plupart, qu’elle soit féminine ou masculine, est dotée d’un physique plutôt avenant. Logique. On n’est pas des représentants, mais on représente quand même. On ne va pas imposer des Quasimodo à des médecins qui n’ont rien demandé. / D’un point de vue global et surtout diazesque, la fesse est donc jugée ferme. Du beau physique pour émoustiller monsieur le Docteur et des dents blanches pour rire à ses blagues. La petite population commerciale envahit bientôt les couloirs du navire. Bien qu’habitués à être choyés lors des séminaires, les VM gentlemen ou women – libre à chacun d’inclusiver comme il l’entend – sont impressionnés par le luxe de l’embarcation. »

Plus qu’heureuse de retrouver le style bien à lui de Sylvain Gillet que j’avais découvert il y a quelques mois avec Commedia nostra. J’étais d’ailleurs contente de retrouver certains protagonistes en personnages secondaires ici. De l’humour en veux-tu en voilà, de la satire, du graveleux assumé mais surtout une incroyable richesse stylistique et culturelle. Côté intrigue, c’est extrêmement bien pensé. L’auteur parvient à réunir tous les fils avec brio et à maintenir le suspens jusqu’à la fin. On ne s’ennuie pas une seconde ! Franchement, ça mériterait d’être adapté au cinéma, ça me fait tellement penser à du Audiard ! Un très gros coup de cœur pour cette histoire de vengeances assez capillotractée. Si vous voulez passer un bon moment de lecture à la fois drôle et intelligent, n’hésitez pas ! (promis, l’auteur ne m’a pas payée pour dire ça !)

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Il ne faut jamais dire jamais

Bonjour ! Pour Noël, je vous offre plein de tendresse avec cet album qui vient de paraître aux éditions Motus.

Jamais, jamais, Marc Solal et Pierre Pratt

Un après-midi, un petit garçon s’ennuie. Son père fait la sieste, sa sœur joue à la poupée et sa mère est au téléphone. Cette dernière l’invite à faire un dessin pour s’occuper mais il ne sait pas quoi dessiner. Elle lui conseille alors de dresser une liste de tout ce qu’il aime. Mais à la place, il va plutôt faire la liste de « tout ce qu'[il] ne voudrait pas devenir plus tard ».

« Plus tard, je n’aurai jamais de fausses dents ni de rides. Et jamais, ça jamais, je ne m’endormirai devant la télé. »

Drôle et tendre à la fois, ce bel album aux couleurs vives relate l’amour d’un enfant pour son grand-père malgré la volonté de ne jamais lui ressembler physiquement. Le texte joue sur la répétition, on découvre au fur et à mesure que tout ce que nous a dit le jeune narrateur, tout ce qu’il ne voudrait pas devenir plus tard, correspond en fait à son grand-père qu’il aime énormément. On peut ainsi évoquer avec le jeune lecteur, la notion de temps qui passe, du corps qui change, de l’importance de la personne pour ce qu’elle est à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. On peut également demander à notre enfant ce que lui ne voudrait pas devenir plus tard – ou l’inverse. De quoi engager de belles discussions !

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Rêve de départ

Bonjour, pour ce nouveau mercredi des petits, je vous propose de voyager avec ce très bel album paru aux éditions Syros.

Mon voyage à moi, Akiko Miyakoshi

Notre narrateur tient un petit hôtel dans lequel viennent des gens du monde entier. S’il adore son métier car il rencontre beaucoup de monde, il se plaît à rêver de devenir lui aussi un voyageur et de quitter sa petite ville qu’il connaît par cœur. Lui aussi pourra alors explorer des lieux qui lui sont inconnus et pourquoi pas rendre visite à ses amis aux quatre coins de la terre.

 » Le soir venu, le gros du travail à l’hôtel est fait. Assis à mon endroit habituel, je lis des lettres. Elles viennent de clients qui ont dormi ici, autrefois. Et ces lettres, qui ont traversé le monde entier, m’inspirent de nouveaux rêves de voyage. Les paysages prennent vie devant mes yeux. J’irai peut-être un jour… »

Très gros coup de cœur pour ce superbe album aux illustrations d’une finesse incroyable et au texte simple mais riche de sens. Le jeu sur les lumières, le noir et blanc de la réalité monotone face aux douces couleurs du rêve qui invitent au voyage est très réussi. Une ambiance douce et délicate qui souligne l’onirisme et invite à prendre le temps de voyager en pensées. Si le thème du voyage est central, notamment le voyage par procuration qui naît des rencontres, celui du rêve l’est tout autant. Les autres thèmes sous-jacents sont le partage, l’amitié, la liberté, le quotidien, le métier, les envies, autant de sujets de discussions qui pourront naître de la lecture de ce très beau livre qui plaît tout autant aux enfants qu’aux adultes.

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Sauvons les nuages

Bonjour ! En ce nouveau mercredi des petits, je vous propose de découvrir un album qui invitera à lutter contre la surconsommation et à préserver la nature. Il est sorti le mois dernier aux éditions Kiwi.

L’usine de guimauves, Camille Collaudin et Léna Desmettre

Alice et ses amis coulent des jours heureux dans leur village de nuages où ils aiment s’amuser sur des arcs-en-ciel toboggans tout en écoutant le chant des oiseaux. Un jour, M. Moustachecorne ouvre une usine de guimauves. C’est la ruée vers les sucreries, tous les habitants deviennent accros à ces délicieuses friandises. Mais quelques temps plus tard, Alice et ses amis se rendent compte que les nuages s’évaporent et que les arcs-en-ciel disparaissent. Et si l’usine en était la cause ?

« Alice et ses amis vont voir M. Moustachecorne pour lui demander d’arrêter d’utiliser les ressources naturelles du village. Malheureusement, M. Moustachecorne ne l’entend pas de cette oreille : – Eh bien, les enfants, je pourrais mettre au point un autre procédé qui n’utilise pas les nuages et les arcs-en-ciel, mais cela me coûterait trop cher. Alors, la réponse est non ! »

Cet album coloré avec ses sympathiques petites licornes comme personnages principaux a tout pour captiver le jeune public auquel il s’adresse. Derrière l’usine de guimauves et la disparition des nuages et des arcs-en-ciel se cachent des questions de société cruciales comme les dangers de la surconsommation et la nécessité de préserver nos ressources naturelles. Il montre également que si les plus jeunes prennent conscience des dégâts causés, ils peuvent militer et inciter les adultes à faire bouger les choses, à modifier les habitudes de consommation, les modes de fabrication et à être plus attentifs aux questions environnementales. Bien sûr, les jeunes enfants ne verront pas tout cela dans le texte mais l’album peut être le point de départ d’un échange sur le sujet avec des enfants un peu plus grands. Pour ma part, avec mon petit lecteur curieux de quatre ans déjà sensible à ces questions, le message est bien passé, nous avons pu discuter du sujet et avec Noël qui approche et les tentations multiples, je trouve que c’est une bonne idée d’aborder ce thème.

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A la recherche des lettres perdues

Bonjour ! Aujourd’hui, je vous propose un mercredi des petits pour inciter vos enfants à jongler avec les lettres et les mots. Cet album vient de sortir chez QuebecAmérique.

L’Abécédaire-Passoire, Christiane Duchesne et Marianne Ferrer

Attention ! C’est l_ c_t_strophe ! C_rtain_s l_ttr_s d_ c_t album ont disparu ! Voilà un bien drôle d’abécédaire qui convie les jeunes lecteurs à retrouver à chaque page la lettre disparue. Un moyen amusant pour les enfants de découvrir et de jouer avec l’alphabet.

« J_ t_ l_ r_dis, il _st inutil_ d_ cri_r ! J_ n’ai pas l_s or_ill_s bouch__s ! »

J’ai beaucoup aimé le concept de ce livre qui permet aux enfants de jouer avec l’alphabet, de découvrir des mots, de s’amuser avec les sonorités. A chaque lettre correspond une scénette d’une ou deux phrases. Pas mal à utiliser avec des enfants qui connaissent déjà leur alphabet voire qui commencent à apprendre à lire. Les illustrations drôles et colorées plaisent beaucoup aux enfants. Une bien jolie découverte.

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Dis-moi…

Bonjour ! Pour ce nouveau mercredi des petits, je vous présente un ouvrage éducatif parfait pour les enfants qui posent tout un tas de questions auxquelles nous ne savons pas toujours répondre. Une collection parue aux éditions Larousse Jeunesse.

Comment c’est fait ?, Sophie de Mullenheim

Ce gros livre est divisé en quatre rubriques – la nature, le corps humain, le quotidien et les sciences et techniques – qui vont répondre à plus de 200 questions que peuvent se poser les petits curieux sur le monde qui nous entoure. Comment c’est fait un arc-en-ciel ? Comment c’est fait les os ? Comment c’est fait le verre ? Comment c’est fait l’électricité ? Deux questions sont traitées par page, avec des explications faciles à comprendre pour les enfants et une petite illustration amusante à côté de chaque article. Une véritable petite encyclopédie sous forme de questions à laquelle on peut se référer en famille. L’index alphabétique à la fin est parfait pour savoir rapidement si la question que se pose votre enfant est présente dans le livre.

J’ai trouvé ce livre à spirales très bien conçu, accessible dès 4 ans (c’est indiqué à partir de 6 ans mais j’ai testé avec mon petit lecteur de 4 ans, ça passe déjà très bien), résistant avec sa couverture cartonnée à rabat et ses pages assez épaisses. Dans la même collection « Dis-moi », vous trouverez les animaux, la nature, la terre et le ciel et un spécial pourquoi ? Chaque exemplaire coûte 15,95 euros ce qui n’est pas rien mais ça peut être une bonne idée cadeau pour les fêtes qui approchent.

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Quelle mouche l’a piqué ?

Bonjour ! Un mercredi des petits bourré d’humour avec cet album documentaire paru aux éditions Delachaux et Niestlé.

Micheline, la mouche de papi, Mathilde Delattre-Josse

Alors que toute la famille est réunie et que mamie s’apprête à souffler ses bougies, une mouche atterrit dans le verre de vin rouge de papi. Ni une ni deux, ce dernier tente de la réanimer. Parvenu à ses fins, il devient inséparable du diptère qu’il nomme Micheline. Il passe son temps avec l’insecte ce qui n’est vraiment pas du tout du goût de mamie…

J’ai vraiment adoré cet album plein d’humour, tant au niveau du texte que des illustrations cartoonesques et colorées. On suit toute l’histoire par le biais de la narratrice, une petite fille surnommée Zouzou mais aussi « cuisse de mouche » ou encore « nez de bœuf ». Elle nous raconte les péripéties familiales de façon vraiment très drôle – la typographie n’est pas en reste pour accroître les effets comiques. Outre l’intrigue, l’album se veut documentaire avec plusieurs pages explicatives très intéressantes et faciles d’accès consacrées aux mouches à la fin du livre. Si le livre est conseillé à partir de 6 ans, on peut parfaitement le proposer dès 4 ans. Les enseignants pourront facilement s’en servir pour une leçon de sciences naturelles. Un gros coup de cœur aussi bien pour moi que pour mon jeune lecteur.

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Un chat sachant chasser

L’album que je vais vous présenter pour ce mercredi des petits se destine aux enfants à partir de 3 ans et vient de paraître aux éditions Delachaux et Niestlé.

Sushi aime les souris, Michel et Léa Larrieu

Sushi est un chat. Et comme tous les chats, il chasse les souris. Et il prend grand plaisir à les déposer le matin sur le pas de la porte. Mais que se passerait-il si on l’empêchait de les chasser ?

Voilà un livre assez loufoque qui vient expliquer aux plus jeunes de façon simple, grâce à un graphisme coloré et sobre, le phénomène complexe de la prédation. Testé sur mon petit lecteur de bientôt 4 ans, l’ouvrage a très bien fonctionné. Il est agréable à lire avec les jeux sur les sonorités et permet à l’enfant de bien comprendre l’importance de la régulation au sein des écosystèmes. J’étais heureuse de retrouver les auteurs des Petits problèmes de la vie (article ici) que nous relisons souvent avec mon fils. Tout à la fin, une page explique plus précisément le phénomène de la prédation afin de pouvoir développer le sujet et répondre aux questions des enfants. Un très bon album documentaire qui peut également être utile aux enseignants.

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Les pépés flingueurs

Bonjour ! Je reviens avec de la littérature adulte. Je n’ai malheureusement plus beaucoup de temps ni pour lire ni pour rédiger des chroniques en bonne et due forme. Par conséquent, je ne partagerai ici plus que les lectures pour lesquelles j’ai un véritable coup de cœur. C’est le cas pour le roman dont je vais vous parler aujourd’hui. J’en profite pour remercier chaleureusement l’amie qui me l’a offert avec une dédicace de l’auteur. Il est paru aux éditions Ramsay.

Commedia nostra, Sylvain Gillet

Antoine Aria, tragédien en fin de carrière, en est réduit à se transformer en carotte géante pour boucler ses fins de mois. C’en est trop, il lui reste encore trop d’estime de lui-même pour accepter une fois de plus de se faire ridiculiser de la sorte. Par chance, son agent, Max Malakian, lui propose enfin un rôle à sa hauteur. Il devra jouer un vieux mafieux. Niveau cachet, ce sera le jackpot. Impossible pour notre comédien de refuser, même si le contrat sort de l’ordinaire car il s’agira de jouer une seule fois, en direct.

Notre anti-héros devra donc interpréter le rôle de Pepe di Marzio sensé se réconcilier avec son petit frère Maurizio avec qui il n’a plus de contact depuis cinquante ans suite à une affaire de vol de bijoux et de femme afin de récupérer le pactole confié par leur Mama au monastère du coin. Le premier est parti s’offrir une respectabilité en France tandis que le second s’est exilé en Amérique. Seulement voilà, Pepe est mort avant la réconciliation et son fils, François de Maziol, ne compte pas passer à côté du trésor. Voilà pourquoi il embauche Antoine, le portrait craché de son père, pour qu’il joue le rôle du vieux.

J’ai adoré de la première à la dernière ligne ce roman rédigé dans un style à la Audiard, avec moult jeux de mots, références sociétales et pop culturelles et interventions du narrateur. Alors certes, il faut aimer l’humour parfois graveleux, mais franchement, voilà un polar comique qui fait du bien et qui change de ce qu’on a l’habitude de lire. L’auteur, comédien, réalisateur et scénariste connaît parfaitement son sujet et se joue de tous les clichés du milieu – agent au trois-quarts véreux, comédiens gauchistes sans le sou. Tout cela assaisonné de sauce mafieuse. Un régal ! Une scène est particulièrement digne des Tontons flingueurs, les silencieux en moins. Si les les trois protagonistes – Antoine Aria alias Pepe, Max Malakian – l’agent pourri -, et Clarence Charvel, comédien dans la même agence qu’Antoine, son ennemi de toujours – sont vraiment à se tordre, tous les personnages sont très bien travaillés et même les plus sérieux finissent par devenir comique. Mention spéciale pour Miguel, alias Dernière Image, l’homme de main du regretté Pepe. Bref, si vous voulez passer un bon moment, n’hésitez pas ! Par contre, premier degré s’abstenir !

« Pepe et Maurizio di Marzio quittent le soleil emmerdeur d’une petite allée pour l’ombre d’un bosquet. L’endroit devrait être plus propice à explications que le chemin trop exposé. C’est que les deux comédiens viennent de se faire rejoindre par leur agent. Celui-ci a fait le tour du bâtiment à la vitesse grand V, la rapidité grand R et même la célérité grand C. Ils ont des éclaircissements à lui demander. Quantité d’éclaircissements. Et la demande pourrait se faire avec une générosité de mouvements et des intempestivités physiques que seules des origines italiennes ne pourraient expliquer. D’ailleurs, les intempestivités ne tardent pas à apparaître. Dès son arrivée, Malakian est saisi par le col. Antoine est à deux doigts de le corriger, avec l’approbation participative de son collègue Clarence »